L'histoire

En Allemagne l’accouchement sous X n’est pas autorisé. Toutefois si une mère veut abandonner son enfant, il existe encore le système de « boîtes à bébés ».

Ce système était courant en Europe au Moyen Âge et a continué dans certains pays comme Allemagne.

La « Boîte à bébé » ou la « tour d’abandon » (anciennement appelé la roue) est un lieu ou les mères ont la possibilité de laisser leurs nouveaux-nés de manière anonyme. Ils ont été inventés à Milan au VIIIème siècle.Après un temps d’abandon,ils avaient été mis en activité par le Pape Innocent III pour pouvoir lutter contre les infanticides. D’après différents historiens: Innocent III durant l’année 1198 a été marqué par la découverte de trois corps de bébés qu’il a trouvés dans le Tibre. Pour ne plus être face à de pareilles situations il a décidé de mettre en place ces fameuses roues. « Ces tours d’abandon comportaient un cylindre ouvrant sur l’extérieur d’un bâtiment, comme un tambour de porte. Les mères mettaient leur enfant dans ce cylindre. Ensuite, elles sonnaient pour que les personnes à l’intérieur soient averties ».

Pape Innocent III

En France, le premier tour d’abandon a été aménagé par Saint Vincent de Paul en 1638, à Paris. Au débute du XIXème siècle, en France il y avait environ 251 tours qui avaient été légalisés à partir de 1811. Le nombre d’enfants abandonnés était très élevé. En 1863 ces tours sont fermés ; en 1904, ils sont interdits.

Tour d'abandon en France

Au Portugal et au Brésil ces boîtes ont été mises en place en 1783. En Belgique en 1841. Au Royaume-Uni et en Irlande ils ont été installés en 1730.

En Allemagne, c’est à Hambourg qu’un marchand néerlandais installe une « boîte à bébé » (qu’il va appeler «  Drehladen ») dans un orphelinat en 1709. D’autres « tours d’abandon » ont été installés à Mayence et à Cassel.

Certains ont été fermés, mais de nombreux centres de « Babyklappen » ont été remis en place en 1999, elles étaient utilisées plus de 200 fois. Le but était de permettre aux femmes d’abandonner l’enfant « Sans nom. Sans question. Sans sanction. » (« Ohne Name. Ohne Fragen. Ohne Strafe.»). Il en existe actuellement environ 80 en Allemagne. Ils sont principalement financés par des dons, des fonds municipaux affectés à la jeunesse ainsi que le budget des services hospitaliers concernés.

Aujourd’hui, en Allemagne, une « boîte à bébé » («  Babyklappen » ou «  Babyfenster ») continue d’accueillir les nouveaux nés de la même manière avec quelques améliorations. C’est un «  casier, dont la porte vitrée se referme automatiquement. Introduits dans cette boîte aux lettres pour les bébés, les nouveaux nés sont déposés anonymement sur le lit auto chauffant (maintenant à 37 degrés) ». Un système de surveillance est activé lorsque la porte s’ouvre. La mère dispose alors de quelques minutes pour s’éloigner. A l’aide de vidéosurveillance, la sécurité vérifie qu’il ne s’agit pas d’une alerte. Dans ce cas contraire, il compose un numéro d’urgence. L’équipe travaillant dans ce secteur, formé aux soins de premiers secours, arrive dans la chambre dans les 5 à 10 minutes qui viennent. Le « colis » est ensuite amené à l’hôpital, puis confié à une famille d’accueil. Après 8 semaines  de non manifestations des parents biologiques, la procédure d’adoption est lancée.

Une "boîte à bébé" en Allemagne

Une remise d’enfant « bras à bras » avec une personne travaillant dans l’un de ces établissements est parfois possible sur rendez vous. Elle n’est cependant que très rarement mise en œuvre.

L’ONG Terre des hommes veut l’interdiction des ces boîtes à bébés. Selon cette organisation, ce système n’a pas fait de progrès contre l’infanticide, depuis 1999, près de 400 enfants ont été retrouvés morts en Allemagne.

Cependant il n’existe pas réellement de chiffre officiel sur le nombre d’enfants abandonnés à la naissance.

Ces « boîtes à bébés » sont illégales, mais tolérées. Toutefois le pays va devoir revoir sa législation. Le Comité des droits d’enfant de l’ONU veut l’abandon de cette pratique pour éviter les dangers pour la mère d’accoucher seule.